Inflexion du mouvement étudiant, l'Unef appelle à la levée des blocages
Par Par Karine PERRET AFP - jeudi 29 novembre 2007
PARIS
(AFP) - La contestation contre la loi Pécresse sur l'autonomie des
universités a semblé marquer le pas jeudi, avec une inflexion notamment
au niveau de la participation aux manifestations, tandis que l'Unef a
appelé à la levée des blocages.
A l'issue d'un vote électronique, lancé mercredi, au lendemain
d'"avancées importantes", selon l'Unef, concédées par Valérie Pécresse
aux étudiants, les adhérents du syndicat se sont prononcés en majorité
(72,4%) pour l'arrêt du mouvement."En raison des avancées
obtenues par les étudiants, l'Unef appelle donc à la levée des blocages
et à la suspension de la grève sous sa forme actuelle".De son
côté, la coordination nationale étudiante a appelé "à poursuivre la
mobilisation jusqu'à l'abrogation, (à pousuivre) les blocages et les
grèves", car, a expliqué Kamel Tafer, l'un de ses porte-parole "nous ne
sommes pas satisfaits de ce qu'a proposé Valérie Pécresse mardi,
contrairement à l'Unef".Dans certaines assemblées générales
jeudi, comme à Paris-XII Créteil, les adhérents de l'Unef n'ont pas
hésité à monter au créneau, demandant si "la mobilisation (avait)
encore un sens ?", selon les propos d'un militant recueillis par l'AFP."On
reste mobilisés", a estimé de son côté un responsable lyonnais de la
Fédération syndicale étudiante (membre de la coordination), "l'Unef
prétend qu'il y a des avancées, mais le fond de la loi est toujours le
même".Le fonctionnement de 30 sites universitaires était
perturbé jeudi soir, dont 25 par des blocages plus ou moins importants
et 3 étaient fermés.Certaines AG étaient moins nombreuses que ces derniers jours, comme à Rouen (250 contre 1.000).
A Arras, seul pôle de l'université d'Artois bloqué, les étudiants ont
voté contre la poursuite du blocage (647 voix contre 499). De même à La
Rochelle.Mais d'autres ont reconduit le blocage comme à Pau, à
l'issue d'un scrutin serré, à Toulouse II et III, à Poitiers (548 pour,
351 contre) ou Limoges. Strasbourg II, toujours occupée, a voté une
journée "fac morte" mardi prochain avec blocage le matin.En
outre, entre 150 (selon l'UNL) et 85 (ministère Education) lycées
étaient bloqués, notamment à Paris, Pau, Tarbes, Montauban, Lille,
Reims, Marseille, dans la Manche.A l'appel de la coordination,
de l'UNL et de la Fidl, des manifestations contre la loi ont eu lieu un
peu partout, réunissant au moins 14.550 personnes, selon les chiffres
de la police recueillis par les bureaux de l'AFP, contre 30.000 lors de
la précédente journée de manifestation mardi.A Paris, ils
étaient entre 1.300 (police) et 2.000 (organisateurs) étudiants et
lycéens, 3.500 à 5.000 à Nantes, 1.400 à 3.000 à Bordeaux, 1.500 à
3.000 à Toulouse, un millier à Lille, 900 à 1.500 à Lyon, 500 à 1.000 à
Angoulême, 300 à 500 à Reims, 1.600 à Clermont-Ferrand. Ils ont aussi
défilé à Rennes, Saint-Brieuc, Saint-Nazaire...Sur les
banderoles, on pouvait lire "Non à la loi Pécresse et aux études à deux
vitesses". "Fac ouverte aux enfants d'ouvriers, fac fermée aux intérêts
privés!", "ni sélection ni privatisation, contre la LRU, tous dans la
rue", "Pécresse, serre tes fesses, on arrive à toute vitesse".L'Unef, qui n'appelait pas à la mobilisation, comptabilisait au total 12.000 manifestants.L'UNL,
la Fidl, qui demandent au gouvernement des réponses plus précises les
concernant sur la loi, et l'UNI-lycée doivent être reçus samedi
après-midi par Xavier Darcos et Valérie Pécresse.