Communiqué - Valérie Pécresse
13 décembre 2007
Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, a présenté ce matin son plan pluriannuel pour la réussite en licence. Ce plan est issu de la concertation engagée dans le cadre du chantier "réussir en licence et lutter contre l'échec à l'université" avec la communauté universitaire au moment de la discussion sur le projet de loi autonomie.
Diviser par deux le taux d'échec en première année en 5 ans
Ce plan a pour ambition de diviser par deux le taux d'échec en première année en 5 ans, de faire de la licence un vrai diplôme national qualifiant d'insertion ou de poursuite d'études et d'atteindre ainsi l'objectif de 50 % d'une classe d'âge au niveau licence. Un étudiant sur deux échoue aujourd'hui en fin de première année.
730 Millions d'euros d'efforts cumulés en faveur de la lutte contre l'échec
Pour financer ce plan, l'Etat consent un effort budgétaire considérable, de manière
pluriannuelle, en investissant 730 Millions cumulés d'ici à 2012, ce qui équivaut à une hausse du budget dédié à la licence de 43% (ce budget passera ainsi de 500M€ à 714M€). D'ici à 2012, la montée en charge du plan se fera sur 3 ans (L1, L2, L3).
Un financement sur la base de l'équité
Pour rééquilibrer les financements en faveur des universités accueillant les étudiants les plus
fragiles en difficulté, la répartition des crédits budgétaires par université se fera en 2008 en fonction du nombre d'étudiants en première année pondéré par le nombre de bacheliers arrivant à l'université avec une ou plusieurs années de retard.
Une mise en œuvre dès février 2008
Les universités ont accepté de mobiliser leurs fonds de roulement pour anticiper la mise en œuvre du plan "réussir en licence" dès le second semestre de cette année universitaire.
Ce plan repose sur trois piliers :
1. Rénover le contenu de la licence générale de l'université pour l'inscrire dans la logique d'une maitrise progressive des connaissances et des compétences
La licence rénovée, c'est un diplôme qui se fait en 3 ans qui permet soit la poursuite d'études, soit l'insertion professionnelle :
- La première année, année fondamentale : elle doit garantir aux étudiants la maîtrise des savoirs fondamentaux et des compétences indispensables à la réussite de leur parcours universitaire : garantir les acquis fondamentaux (culture générale, connaissances du monde socio-économique, bases juridiques, ...) et renforcer les compétences (TIC, langues étrangères, méthode, autonomie...). Durant cette première année pluridisciplinaire, les étudiants bénéficieront du soutien d'un enseignant référent auquel ils pourront s'adresser.
- La deuxième année, année de consolidation : sur la base des acquis évalués en 1ère année, elle constitue la véritable étape d'entrée dans la spécialisation disciplinaire. L'étudiant y découvre le monde professionnel (sous forme de séminaires, de forums, de tutorat d'entreprise ...). Enfin, au cours de cette année le suivi du projet personnel de l'étudiant est assuré.
- La troisième année, année de spécialisation conforme au projet de l'étudiant : c'est l'année de finalisation du projet d'études sur la base de l'affermissement des connaissances disciplinaires et des compétences acquises, l'orientation vers des champs de métiers y sera plus affirmée. Tous les étudiants diplômés de Licence disposeront au moins d'un stage validé dans le cursus (dans l'administration, l'enseignement, ou l'entreprise...).
5 heures de plus par étudiant et par semaine
Grâce aux moyens d'enseignement ou de soutien pédagogique dégagés, les universités disposeront d' un volume d'heures disponibles de 5 heures hebdomadaires supplémentaires par étudiant, pour chaque année de Licence, destinées à un encadrement pédagogique plus soutenu. Il peut s'agir soit d'heures complémentaires d'enseignement, soit de tutorat rémunéré soit de monitorat.
Attribution d'une prime pour les enseignants coordonnateurs
Cette prime sera attribuée pour chaque licence aux enseignants coordonnateurs chargés,avec leur équipe, de concevoir le projet pédagogique.
Un cahier des charges national
Les formations proposées aux étudiants et leurs débouchés d'insertion feront l'objet d'une évaluation, sur la base d'un cahier des charges national élaboré, en concertation avec les partenaires. Ce cahier fixe quatre exigences aux universités :
- Prendre en compte de la diversité des étudiants et renforcer l'encadrement pédagogique
- Renforcer la pluridisciplinarité et ménager une spécialisation progressive
- Développer l'ouverture de la licence sur les métiers et faciliter les changements d'orientation
- Assurer une meilleure lisibilité de l'offre de formation
2. Mettre en œuvre l'orientation et l'accompagnement des étudiants
L'orientation active constitue un dispositif d'accompagnement des élèves du lycée jusqu'à l'université. Les universités ont désormais la responsabilité de construire avec les élèves susceptibles de les rejoindre un parcours de formation en lien avec un projet d'insertion professionnelle. L'étudiant est accompagné grâce à la pré rentrée et à la signature d'un contrat de réussite, qui contient des engagements réciproques comme par exemple la mise en place de tutorat en cas de difficultés.
Une information plus complète tant des élèves que des familles : chaque établissement doit afficher sur le site national d'orientation les places disponibles pour chaque filière, les taux de réussite aux examens et les taux d'insertion professionnelle.
Les possibilités de réorientation sont ouvertes dès la fin du premier semestre et en fin de première année. Les crédits acquis pouvant être transférés dans d'autres cursus de formation.
3. Mobiliser les filières professionnelles courtes pour la réussite de tous les étudiants
Des propositions prioritaires d'affectation des bacheliers technologiques et professionnels dans les IUT et STS : accès de droit aux IUT des bacheliers technologiques avec une Mention Bien et Très Bien et l'instauration d'un système de bonus pour les IUT qui, au-delà de la moyenne nationale de 32% accueillent des étudiants de bacs technologiques et professionnels (qui fait suite au décret de 2007 affectant prioritairement les bacheliers professionnels et technologiques mention Bien et Très Bien en STS).
L'élargissement de l'offre des IUT et des STS au profit des étudiants de licence générale : en réorientant les étudiants en échec en formations généralistes par mobilisation des places vacantes en IUT et en STS, et en ouvrant la licence professionnelle aux étudiants des filières générales.
Le groupe de travail sur la refonte de la carte des formations de STS et d'IUT sera lancé en lien avec les acteurs locaux afin d'optimiser l'offre de formation professionnelle
source : ministère de l'enseignement superieur et de la recherche.
Le débat est ouvert...